Documentaire : Reggie Miller
C’est l’un des plus grands shooteurs que le basket américain ait enfanté. Reggie « Killer » Miller a empoisonné la vie de Michael Jordan et pourri l’atmosphère du Madison Square Garden avec ces shoots assassins au timing diabolique.
C’est l’un des aspects un peu déroutants du personnage Miller. Sur le parquet, le natif de Riverside n’avait pas sa langue dans sa poche. Ses passes d’armes avec Spike Lee au Madison Square Garden sont gravées dans le marbre. Pour autant, Reggie n’était pas une bête de scène médiatique. Il s’accommodait de la starisation mais ne recherchait pas la lumière. Pas de bons mots face aux caméras, pas de déclarations fracassantes dans la presse…
Sur le terrain, Miller était tout aussi fuyant, insaisissable. Sa spéciale : l’enchaînement sortie d’écran-réception-shoot instantané. Michael Jordan s’arrache les cheveux (enfin, non, il n’en a pas…) avec cette anguille qui lui file entre les doigts. Impossible de mettre les coudes : au moindre courant d’air, la brindille perd l’équilibre et les arbitres sévissent, leurrés. Miller a fait fortune grâce au shoot. Il ne veut pas entendre dire que c’est un bouffeur de ballons. « Aucun risque », répliqueront ses détracteurs qui voient en lui un joueur complètement unidimensionnel, capable de mettre le panier qui tue mais aussi de « se planquer » durant les 47 premières minutes. L’intéressé réplique qu’il s’attache à progresser dans le jeu de transition, le un-contre-un, les courses. En défense, rien à faire : Miller est définitivement à la masse.
Reggie est demeuré fidèle au même club pendant 18 ans (pour l’anecdote, il aura empoché un total de 105 millions de dollars) et les Knicks le maudissent à tout jamais.
Langue : Anglais Date : 2008 Durée : 37 mn
Biographie rapide :
Reginald Wayne Miller dit Reggie Miller (né le 24 août 1965 à Riverside en Californie) est un ancien joueur américain de basket-ball. Il jouait comme arrière ou ailier dans l'équipe des Pacers de l'Indiana qui évolue en NBA. Il est intronisé au basketball Hall of Fame en 2012.
Reggie Miller est né avec des problèmes osseux à la hanche. Les médecins diagnostiquaient qu'il ne pourrait jamais marcher correctement. Il fait partie d'une famille de sportifs : sa sœur Cheryl est aussi une joueuse de basket-ball devenue depuis journaliste sportive et son frère fut un joueur professionnel de baseball. C'est dans les matches contre sa sœur que Reggie a appris la compétition et les rudiments du basket.
S’il avait commencé, pour suivre les traces de son frère, par le baseball, Miller se familiarisa avec le basket en aidant sa sœur.
« Il manquait souvent un joueur quand Cheryl organisait des petits matches avec ses copines. Alors je rendais service. »
Et servir de faire-valoir à sa sœur dans un « sport d’hommes » ne fut pas facile à vivre. Saul Miller, le papa, se rappelle :
« Ce n’était pas évident pour Reggie. A la maison, on parlait des exploits des autres, jamais de lui. »
Selon Reggie, les parties s’interrompirent le jour où il fut capable de bloquer les tirs de Cheryl. Il raconte aussi que son shoot peu académique se développa à cette époque. Il fallait bien donner de la courbe aux tirs pour empêcher Cheryl de les contrer systématiquement… Sergent dans l’armée de l’air, Saul mettait en avant l’honnêteté, le travail et l’importance des petits détails. Reggie mit les règles paternelles en application quotidiennement.
« C’était le plus jeune et le moins doué mais il a toujours bossé comme un fou, raconte Miller Senior. Et puis n’oubliez pas qu’il est né avec des problèmes osseux à la hanche. Les médecins disaient qu’il ne pourrait jamais marcher correctement. Il a dû porter des attelles pour renforcer les deux jambes et compenser son handicap. Il a réussi à faire mentir le corps médical. Il a voulu tordre le cou au destin. »
Chaque jour, en rentrant de l’école, Reggie enquille 300 shoots avant de faire ses devoirs. Après le dîner, il en remet une petite dose.
« Ma mère ne comprenait pas mon entêtement. « Tu passes ta vie dans le jardin. Il y a d’autres choses à faire à ton âge », me disait-elle. Mais j’avais une mission : devenir un grand basketteur. »
Le père a compris le message. Il connaît les bases et surveille l’évolution de Reggie. Seulement, même lui doit parfois calmer son fils.
« Quand je shootais, je voulais toujours entendre le « sweeesh » du filet. Je n’aimais pas les paniers ric-rac. Mon père avait beau me dire que c’était 2 points tout de même, je n’étais pas satisfait si je n’avais pas la sensation auditive. »
Pointilleux, le jeune homme. Une vraie tête de mule. Et un caractère de cochon, comme va le montrer la suite. Après une carrière honorable au lycée de Riverside (Californie), Miller choisit l’université la plus proche qui se trouve être aussi la meilleure : UCLA. Il y obtiendra un diplôme d’histoire. C’est là que l’aventure commence à ressembler à celles du frère et des deux sœurs.
De 1983 à 87, Reggie enfile les points à la poursuite de Kareem Abdul-Jabbar, meilleur marqueur de l’histoire des Bruins. Il finira à la 2e place, non sans avoir été élu trois fois MVP de l’équipe. Cela ne l’empêchera pas de quitter la fac avec une réputation de « chieur ». Timide et réservé en dehors du terrain, il l’ouvre un peu trop sur le parquet. C’est sa manière de rechercher la perfection.
« Je déteste perdre. Je n’aime pas que les gens fassent les choses à moitié. Si pour sortir vainqueur, je dois gueuler, me battre ou insulter les autres, je le ferai. »
Caractère bien trempé … Mais qui, contrairement à beaucoup de fortes têtes, connaît aussi le respect. Surtout quand il s’agit de Magic Johnson.
« Si je suis là où je suis, c’est grâce à Magic. J’avais 18 ans quand je l’ai rencontré. Il est arrivé à UCLA pour s’entraîner avec Michael Cooper. Nous avons joué ensemble et il m’a pris à part à la fin de la séance. « Tu as les qualités pour être une star en NBA », m’a-t-il dit avant de me donner quelques conseils. Quand je suis rentré chez moi, j’étais sur un nuage. Je disais à tout le monde que le grand Magic m’avait parlé… »
Pendant les années qui suivirent, le maître s’occupa de l’élève. Fais ceci, fais cela, attention à tel danger, étudie, sois responsable…
« Magic comme mentor ! Vous imaginez la chance que j’ai eue ? », s’exclame le n°31 d’Indiana.
Reggie a été sélectionné dans la draft NBA 1987 par les Pacers de l'Indiana après une carrière universitaire à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA).
Miller est connu pour être l'un des meilleurs tireurs à trois points de l'histoire du basket NBA et en particulier dans les situations décisives. À la fin de la saison 2004, Miller avait marqué et tenté plus de tirs à trois points dans sa carrière que n'importe quel autre joueur NBA (tournant à 39,5 % sur l'ensemble de sa carrière). Miller est aussi reconnu pour sa pratique du "trash talking", pratique consistant à chambrer son adversaire pour le déconcentrer.
1987-1988 : Une fois en NBA, Miller n’a pas perdu de temps à squatter le livre des records !! Il inscrit 61 paniers à 3 points en une saison pour un rookie, mais 3 ans plus tard, Dennis Scott explose le record en réussissant 125 paniers à 3 points !! Reggie Miller tourna a 10 points par match, shootant à 48,8% (35,5% à 3 points). Il a été le seul Pacer à jouer tous les 82 matchs.
1988-1989 : Dans sa seconde saison, sa moyenne de points augmenta puisqu’il marqua 16 points par match et intercepta 93 ballons, ce qui fait de lui le meilleur intercepteur de son équipe.
1989-1990 : Dans sa troisième saison, Miller prend feu. Il est le 8ème marqueur de la NBA avec 24,6 points par match. Il devient le seul Pacer à jouer le All Star Game depuis Don Buse et Billy Knight en 1977. Il finit à la deuxième place derrière Rony Seikaly, un joueur de Miami, pour le trophée du joueur ayant le plus progressé. Indiana atteint les Playoffs mais a été vite balayé par le champion en titre Detroit dans la première manche, malgré les 20,7 points par match de Miller, shootant à 57,1%.
1990-1993 : Reggie Miller tourna à 22,6 points par match et mène la NBA avec ses 91,8% aux lancers francs. Mais chaque année, Indiana perd la 1ere manche des Playoffs.
1993-1994 : Larry Brown prend le contrôle de l’équipe. La moyenne de points de Miller décline à 19,9. Il finit second dans le pourcentage des lancers francs et troisième dans le pourcentage des 3 points réussis. Il est le 4ème joueur dans l’histoire de la NBA à inscrire 800 3 points dans sa carrière. Les Pacers gagnent 47 matchs et atteignent la finale de conférence Est. Dans ses playoffs, Miller tourne à 23,2 points par match mais a performance dans le Game 5 de la finale de conférence Est contre les Knicks va rester dans les annales.Dans ce match, Miller inscrit 25 points à 5/5 à 3 points dans le seul 4ème quart temps (39 points en tout) pour mener son équipe à la victoire 93-86 au Madison Square Garden. Cette performance choque la foule et renforce la relation « je t’aime moi non plus » entre le Garden et Miller. Mais les Knicks remportent les 2 matchs suivant notamment grâce à Pat Ewing qui inscrit 24 points dans le game 7 pour une victoire 94-90. Miller inscrit lui 25 points mais rate le 3 points de la victoire dans les dernières secondes. Cependant, la performance de Miller dans le game 5 lui vaut une sélection dans l’équipe américaine et remporta la médaille d’or grâce aux 17,1 points par match de Miller.
Reggie Miller a longtemps été le « bourreau » des Knicks de New York : lors du cinquième match de la finale de Conférence Est 1994 il marque 39 points dont 25 dans le dernier quart-temps pour permettre aux Pacers de battre les Knicks à domicile et de prendre l'avantage 3 manches à 2 dans la série.
En 1994, pour le Championnat du monde FIBA, il fut le dernier sélectionné et nommé capitaine de l'équipe. Il termina le championnat comme deuxième marqueur de l'équipe des États-Unis avec 16,3 points de moyenne (le premier est Shaquille O'Neal avec 17,1 points)
Le 7 mai 1995, lors de la première manche des demi-finales de Conférence Est face à New York, Reggie Miller marque 8 points dans les 18 dernières secondes du match : les Pacers remportent la rencontre de deux points 107 à 105.
Match du 7 mai 1995, demi-finale de la Conference EST
New-York Knicks vs Indiana Pacers
1994-1995 : Il a été sélectionné par les fans pour être titulaire lors du All Star Game et nommé dans la All NBA Third Team. Les Pacers établissent un record du club avec 50 victoires et remportent leur premier titre de division. L’équipe atteint de nouveau la finale de conférence Est contre les Magics d’Orlando emmenés par Shaq. Avant cela, Miller détruit dans la première manche Atlanta en inscrivant 31,7 points par matchs. Durant le Game 1 de la demi finale de conférence contre les Knicks, les Pacers sont menés de 6 points à 17 secondes de la fin. A ce moment là, Miller réussit un panier à 3 points. Après, il intercepte une passe et revient derrière la ligne à 3 points et en remet un autre !! Les Knicks rate 2 lancers francs, Miller lui, les mets et Indiana gagne 107-105. Dans un délai de 9 secondes, Miller inscrit 8 points, la foule et le monde du basket reste sans voix. Son rival de toujours, Ewing disait de lui : « c’est le genre de mec, quand tu joue contre lui, t’a envie de l’embrasser […] j’ai un immense respect pour lui. Il vient sur le parquet, il joue à fond et fait ce qu’il y a à faire pour mener son équipe à la victoire. ». Dans la finale de conférence contre Orlando, Miller explose dans les 6 premiers matchs. Il score 17 points dans la première période du Game 1 (26 en tout), 37 points au game 2. Au game 6, il inscrit 28 points dans la 1ère période (36 en tout). Au game 7, Indiana perd 101-87 et Miller dans ces playoffs tourne à 25,5 points par match.
All Star de 1995 : concours de shoot a 3 points
1995-1996 : Miller gagne la médaille d’or avec les Etats-Unis aux JO d’Atlanta. Indiana remporte 52 matchs de saison régulière mais le 13 avril, Miller se fracture l’œil et les Pacers perdent la 1ère manche des playoffs contre Atlanta. Sans Miller, les 2 équipes se partagent les 4 premiers matchs. Miller revient au game 5 mais malgré ses 29 points, les Hawks remportent le match grâce à un shoot au buzzer, mettant fin à la saison d’Indiana.
Match de la Finale Olympique de 1996
Etats-Unis vs Yougoslavie
1996-1997 : Saison noire pour les Pacers, le bilan s’effondre à 39 victoires pour 43 défaites. Larry Brown est viré.
1997-1998 : Larry Bird devient le nouvel entraîneur d’Indiana. Bird hérite d’une équipe de vétérans avec Miller, Rik Smits, Dale Davis, Mark Jackson et Chris Mullin. Après avoir éliminé les Cavaliers et les Knicks, Indiana est confronté aux Bulls de Chicago de Jordan dans la finale de conférence. Après avoir perdu les 2 premiers matchs à Chicago, Indiana remporte les 2 matchs suivant chez eux. Au game 3, Miller, malgré une cheville bandée, score 13 de ses 28 points dans les 5 dernières minutes, pour une victoire 107-105. Au game 4, il reste 2,7 secondes à jouer, Miler balance Jordan pour se libérer et marque le 3 point de la victoire (action mythique). Les 2 équipes se partagent les 2 matchs suivant et on arrive au game 7. Les Pacers mènent 72-69 et il reste 9 minutes. Les Bulls dominent la raquette et Pippen enchaînent les paniers, pour une victoire 88-83.
1998-1999 : Les équipes NBA doivent jouer 50 matchs. Indiana obtient le meilleur bilan à égalité avec Miami avec 33 victoires pour 17 défaites. Miller finit la saison avec le plus grand nombre de 3 points marqués (1702) et tentés (4225). L’équipe atteint la finale de conférence pour la 4ème fois en 6 ans mais perd en 6 matchs contre les Knicks.
1999-2000 : Pour la 1ère fois en 11 ans, Miller n’est plus le meilleur marqueur de l’équipe mais c’est Jalen Rose avec 18,2 points par match contre 18,1 points pour Reggie. L’équipe détient le meilleur bilan dans la conférence Est (56-26). Ils remportent la 1ère manche en 5 matchs contre Milwaukee. Au game 1 de la demi finale de conférence contre les Sixers, Miller et Rose scorent 40 points chacun pour une victoire finale 108-91. Ils remportent la série en 6 matchs. Ils tombent encore contre les Knicks en finale de conférence. Les 2 équipes se partagent les 4 premiers matchs. Ensuite les Pacers remportent le game 5 et remportent la série au Madison Square Garden grâce aux 34 points de Miller. Enfin Miller arrive aux Finals NBA. Cependant, ils se font dominer par les Lakers emmenés par le duo Shaq-Kobe. Ils laissent tomber les 2 premiers matchs et remportent le game 3 100-91 mais perdent le game 4 après prolongation 120-118. Au game 5, ils explosent les lakers 120-87. Au game 6, Indiana perd 116-111 et laisse le titre aux Lakers. Miller tournait à 24,3 points dans cette série.
2000-2001 : Larry Bird démissionne après 3 années de succès à la tête d’Indiana et c’est Isiah Thomas qui le remplace. Smits, Mullin et Jackson partent de l’équipe et Dale Davis est transféré à Portland contre le jeune prometteur Jermaine O’Neal. Avec tant de jeunes non expérimentés dans l’effectif, Indiana lutte pour la dernière place qualificative pour les playoffs avec un bilan de 41 victoires pour 41 défaites. Dans le game 1 du 1er round contre les Sixers, Miller réussit un panier à 3 points à 3 secondes de la fin pour donner la victoire 79-78 aux Pacers. Miller tourna à 36 points par match les 3 games suivants mais Philadelphie remporte tout de même la série.
2001-2002 : Pour la 4ème fois de sa carrière, Miller mène la NBA avec le meilleur pourcentage des lancers francs avec 91,1%. Les Pacers ont encore un bilan mitigé avec 42 victoires pour 40 défaites et arrivent à la 8ème place en saison régulière. Dans le décisif game 5 du 1er round contre les Nets, Miller inscrit un 3 point au buzzer pour forcer la prolongation. Mais les Nets remportent le match 120-109 après 2 prolongations et mettent fin à la saison d’Indiana.
2002-2003 : Après 2 ans d’absence, Larry Bird revient à Indiana mais cette fois en tant que président. Il nomme Rick Carlisle comme coach à la place de Thomas. Les Pacers détiennent le meilleur bilan de la saison avec 61 victoires pour 21 défaites. Mais lors de la finale de conférence contre Detroit, les Pacers perdent en 6 matchs.
2004-2005 : Miller commença sa dernière saison NBA dans l’injury list puisqu’il s’est fracturé la main gauche en pré saison. L’effectif est décimé après la bagarre contre les Pistons en Novembre 2004. Donc Miller redevient la 1ère option offensive. Il score au moins 30 points 6 fois pour une moyenne de 20 points par match pour combler l’absence de O’Neal. Miller fait taire toutes les mauvaises langues qui disaient qu’il était trop vieux et qu’il ne pouvait plus jouer au basket avec son âge (39 ans). Début Avril, Miller joue son dernier match de saison régulière au Madison Square Garden, là où il a tant brillé. Il score seulement 13 points pour une victoire 97-79. La foule cria « Reg-gie, Reg-gie » et lui fait une standing ovation. Ils atteignent les playoffs et tombent contre Boston au 1er round que les Pacers remportent en 7 matchs. En demi finale de conférence contre les Pistons, Indiana tombe en 6 matchs et Miller score 27 points pour son tout dernier match. Doucement, il s’est laissé envahir par l’émotion. Une dernière fois, il s’est enivré du parfum d’un Consesco Field House tout acquis à sa gloire. Il s’est alors tourné vers tous ces fans qu’il fidèlement régalé pendant 18 ans sans parvenir à leur offrir un titre de champion et les larmes ont coulé sur sa joue.
Le 15 février 2005, Reggie Miller annonce qu'il arrêtera sa carrière de joueur de basket-ball à la fin de la saison en cours. Le All-Star prend finalement sa retraite sans titre NBA, après l'élimination des Pacers au second tour des playoffs 2005 par les Pistons de Détroit.
Son crâne luisant, son goût pour le trash talking, mais aussi pour son inimitable « coup de patte » à 3 points manqueront assurément à la NBA.
Avec 2560 paniers à 3 points inscrits dans sa carrière (record absolu) (39,5% de réussite), Reggie Miller restera en effet comme l’un des meilleurs shooteurs qu’ait connu la NBA. Son incroyable précision, son étonnante capacité à déclencher un tir en sortie d’écran, et son sang froid impressionnant dans le money-time (« It’s Miller time » s’égosillaient d’ailleurs les commentateurs de la TV américaine) en firent l’une des gâchettes les plus réputées et les plus dangereuses de toute la ligue.
Outre ses capacités offensives, Reggie Miller était aussi connu pour ses qualités de défenseur, et son amour du trash-talking, qui lui valurent quelques solides empoignades, mais aussi des duels épiques face à des calibres comme Michael Jordan ! « J’ai adoré être considéré comme l’ennemi à abattre tout au long de ma carrière. » Ce qui lui valut une tenace réputation de "Bad Boy" dans toutes les salles de NBA tout au long de sa carrière, soit tout le contraire de l’homme qu’il est en dehors des parquets…
Son maillot numéro 31 a été retiré des numéros octroyés aux joueurs d’Indiana lors d’une cérémonie le 30 mars 2006.
Il déclara : « Je n'ai pas pu apporter aux fans d'Indiana ce qu'ils attendaient. Mais j'ai vécu une aventure incroyable, c'était les 18 meilleures années de ma vie »
Il est élu au Hall of Fame en avril 2012.
Reggie Miller est aujourd’hui commentateur sur la chaîne TNT, la même chaîne où officie sa sœur. Il partage son temps entre Malibu et Fishers (Indiana) où il possède une résidence. Son rêve ? Devenir dirigeant NBA. Mais pour l’instant, aucune franchise ne l’a contacté ...
Palmarès
- Médaille d’or au championnat du monde 1994.
- Médaille d'or aux Jeux olympiques d'été de 1996.
- Sixième place au championnat du monde 2002 avec la sélection américaine à Indianapolis.
- Finales NBA en 2000 contre les Lakers de Los Angeles avec les Pacers de l'Indiana.
- Champion de la Conférence Est en 2000 avec les Pacers de l'Indiana.
- Champion de la Division Centrale en 1999 et 2000 avec les Pacers de l'Indiana.
- 5 sélections au NBA All-Star Game en 1990, 1995, 1996, 1998, et 2000.
- 3 sélections dans le All-NBA Third Team (3e équipe type de la NBA) en 1995, 1996, et 1998.
- A détenu longtemps les records de joueur ayant tenté le plus de tirs à 3 points (6 486 tentés) et réussi le plus de tirs à 3 points (2 560 réussis) dans l'histoire de la NBA, il est actuellement encore 2e. Il a également longtemps détenu le record du nombre de tirs à 3 points tentés (820) et réussis en playoffs (320), il est également 2e aujourd'hui.
- Son maillot, le no 31 a été retiré par les Pacers de l'Indiana.
- Élu au Naismith Memorial Hall of Fame en 2012.
Stats en carrière
- Points: 25 279 soit 18.2 par match à 52% et 84.8%% aux LF.
- 47.1% aux tirs, 39.5% à 3 points, 88.8% aux lancers francs
- Passes: 4 141 soit 3.0 par match
- Rebonds: 4 182 soit 3.0 par match
- Matchs: 1389 (dont 1304 comme titulaire), 144en playoffs.
Records individuels
- 57 points à Charlotte le 28 novembre 1992
- 8 shoots à 3-points réussis à deux reprises
- 11 passes décisives contre Charlotte le 30 janvier 1991
- 12 rebonds à deux reprises
- 6 interceptions à deux reprises
- 3 contres à quatre reprises
Pour la petite histoire :
gros plan sur la rivalité avec les knicks (et notamment avec spike lee) et celle avec Jordan .
Rivalité et trash-talking des années 90
entre les Knicks et Reggie Miller :
Six confrontations en playoffs entre 1993 et 2000, c’est bien plus que des déclarations tapageuses d’avant saison. Et pourtant, tout commence avec des mots. Ceux de Reggie Miller pour John Starks lors du premier tour en 1993. Les Knicks ont fini avec le meilleur bilan à l’Est alors qu’Indiana ne passe que grâce à un tie breaker. Si New York se qualifie sans souci, le game 3 donne une idée de ce que seront les futures confrontations.
« Au début du match, je tends ma main et John Starks refuse de la serrer. Je me suis senti en mission, je vais mettre ce mec dans l’embarras. » Reggie Miller
Gros trashtalker qui ne se laisse impressionner par personne le joueur des Pacers va faire payer l’insolent. Indiana mène, Miller est au dessus de Starks.
« John, regarde ta ligne de stats… Tu te fous de moi? Tu es censé être un titulaire au poste de shooting guard dans cette ligue… »
La suite? Malgré les avertissements de Pat Ewing, l’arrière new-yorkais dégoupille et met un coup de tête à Miller qui en rajoute un peu. Expulsion. Les Knicks sortent Indiana en 4 matchs. Mais le rendez-vous est pris pour les prochains playoffs.
Prochaines batailles serait-on tentés de dire. Car si tout oppose les états de New York et d’Indiana, les équipes sont proches. Un jeu rugueux, des effectifs remplis de testostérone, des joueurs qui montrent les muscles au moindre contact. Pas de flopping (bon ok, un peu pour Reggie Miller quand même). Pas de panier facile. Si on ne peut pas contrer, on fait faute. Une grosse faute de préférence pour éviter le and 1. Welcome to 90′s. Welcome to Eastern Conference basketball.
1994. Le départ de Jordan laisse les deux franchises rêver aux finales NBA. Elles se rencontrent d’ailleurs en finale de conférence. New York a encore l’avantage du terrain. Les fans des Knicks chambrent Reggie Miller en chantant « Cheryl, Cheryl » pour lui rappeler qu’il n’est que le frère de la meilleure joueuse de basket US.
Pas besoin. En effet, le fan le plus célèbre (Spike Lee) de la franchise new-yorkaise est beaucoup plus agressif. Lors du game 5, alors que les Knicks se dirigent vers une victoire qui doit leur permettre de mener la série 3-2, le réalisateur s’adresse directement à Reggie Miller depuis le premier rang où il siège. Le joueur des Pacers passe un moment difficile, entre les chants du public et la défense rugueuse de John Starks (qui n’a pas oublié le contentieux de l’année précédente).
« Sur tous les playgrounds US, il y a un petit qui ne sait pas bien jouer mais qui parle beaucoup, pour raconter n’importe quoi. Les meilleurs veulent gagner le match et le faire taire. » Ahmad Rashad à propos de Spike Lee.
Miller a scoré 14 points avant le 4ème quart temps. Il prend alors le match à son compte, motivé comme jamais par l’ambiance hostile et par la volonté de clouer le bec de Spike Lee.
« Il faisait partie du match » Reggie Miller sur son « admirateur »
Miller rentre 2 tirs primés puis un jump shot alors qu’Indiana était mené 70-58. Il toise une première fois Spike Lee, l’ambiance monte d’un cran. Un autre 3 points, après lequel il va directement s’adresser à Lee en train de gesticuler au premier rang. Do the right thing, n’est-ce pas? Indiana est revenu sur les talons des Knicks qui sentent le match leur échapper. À l’instar de leur fan le plus célèbre qui essaie toujours de sortir Miller de la partie en lui criant dessus. Mais c’est tout le contraire. Lors de lancers francs pour les Pacers, Miller se tourne vers le réalisateur et franchit alors un nouveau palier dans le trashtalking. Choke Sign. Il mime l’étranglement pour signifier à Spike Lee que lui et les Knicks sont en train de craquer et qu’ils vont mourir. Puis il s’attrape les corones pour montrer clairement que ce soir, au Madison Square Garden, les plus grosses sont du côté des Pacers et de leur numéro 31.
« Plus il marquait, plus il se tournait vers Spike Lee » Byron Scott, coéquipier de Miller aux Pacers
Chaque panier de Reggie sera encore l’occasion d’un regard appuyé en direction de celui qui maintenant se fait de plus en plus petit sur son siège. Mais le mal est fait. Miller finit le match à 39 points, dont 25 dans le seul quatrième quart temps. Indiana remporte le match et pense avoir fait le plus dur. Le lendemain, tous les journaux de Big Apple critiquent Spike Lee et le jugent responsable de cette défaite et du coup de chaleur de Reggie Miller le « Knick Killer« . Heureusement pour le réalisateur, New York renverse la tendance au match suivant et se qualifie en 7 matchs pour les finals.
L’année suivante, les Pacers élimineront les Knicks en 7 matchs lors de la demi finale de conférence. Lors du Game 1, Miller marquera 8 points en 9 secondes. En 1998, même histoire, Indiana sort New York au même stade de la compétition. 1999 verra les Knicks, pourtant derniers qualifiés à l’Est, se hisser jusqu’en finale NBA en éliminant les Pacers, grâce en partie à une action à 4 points de Larry Johnson restée dans les anales. Mais ce sont d’autres histoires à raconter prochainement.
La rivalité Pacers-Knicks a été une des plus intenses de la fin du siècle dernier. Elle aura accouché de moments d’anthologie, dont le clash Reggie Miller – Spike Lee fut l’un des points culminants. Et un sommet de l’histoire du trashtalking.
Pour Voir le documentaire " Winning Time ", clicquez " ici "
Rivalité Entre Michael Jordan et Reggie Miller :